LA PERIODE REVOLUTIONNAIRE A SAINT BROINGT - LES FOSSES.
Cet événement est retracé daprès le registre des délibérations et arrêtés de la municipalité, en ne retenant que les extraits les plus intéressants. Maire de Saint Broingt - les Fosses à cette époque : Nicolas - Victor Séjournant. (1793). Les textes ont été retranscrits sans aucune modification.
Loi des suspects.
" Le Conseil général de la commune " sentend " sur le grand nombre de suspects résidant à Saint - Broingt, et arrête que lesdits, qui sont " en état darrestation ", dans leur domicile doù ils ne peuvent sortir sans être incarcérés, seront élargis et ne seront plus sujets quà lappel deux jours de chaque semaine, savoir : le dimanche et le jeudy. Quant à ceux soumis à lappel quotidien, ils viendront seulement le dimanche, à lheure indiquée et les listes seront dressées à cet effet. ".
Oeuvre du député Merlin de Douai, la loi du 17 septembre 1793 donnait la liste des présumés coupables : étaient suspects, les partisans de la tyrannie et du fédéralisme, les ennemis de la liberté, les parents démigrés, les émigrés rentrés en France, tous les citoyens à qui le certificat de civisme avait été refusé, et même ceux qui " nayant rien fait contre la liberté nont rien fait pour elle " De par la loi, il fallait mettre les suspects hors détat de nuire. Dans les moindres communes, les comités de surveillance virent leurs attributions renforcées.
Le " Maximum " ( Loi du 29 septembre 1793) .
En septembre 1793 , un décret sur le maximum général fixe les prix des denrées, mais aussi des salaires (ce qui va du reste, provoquer de nouveaux mécontentements), et les consommateurs prennent aussitôt les boutiques dassaut.
A Saint Broingt - les Fosses, une délibération du Conseil Général de la Commune révèle les faits suivants :
Au nom du Peuple Français :
Lan deux de la République Française, séance publique du 14 octobre 1793.
Le Conseil Général de la commune de Saint Broing - les Fosses composé des citoyens Séjournant, maire, Durost, Girardon, Chaudron, Desvoyes, Dumoulin, Finot, Journée et Villemot, officiers municipaux réunis au lieu ordinaire des séances de la municipalité,
Vu lart. VIII de la loi du 29 septembre dernier, portant que le Maximum ou que le plus haut prix des salaires dans chaque lieu sera fixé à commencer de la publication de cette loi jusquau mois de septembre prochain par les Conseils généraux des communes au même taux quen 1790 auquel il sera ajouté la moitié de ses prix en sus.
Aprés avoir pris tous les renseignements nécessaires et avoir entendu le Procureur de la commune, le Conseil a reconnu et a arrêté ce qui suit : Trente six postes sont abordés, abordant les gages dun domestique mâle, dun domestique femelle, de manoeuvres, le prix des moissons, des journées de battage, dun coup de charrue, de roues de charrue, de ferrage de cheval, prix de la journée de maçon, de menuisier, bourrelier, cordonnier, tailleur dhabit, tonnelier, fondeur etc...(Voir quelques exemples dans le tableau ci - à côté)
Arrête en outre que tous les autres salaires, gages, main - doeuvre et journées de travail dont la taxe ne se trouveroit pas faite par la présente délibération ne seront payés quen proportion de ceux fixés par icelle.
En conséquence, il est fait défense à tous les ouvriers, fabricans et personnes de travail de refuser, sans causes légitimes, leurs travaux ordinaires à peine dêtre punis conformément à lart.9 du décret du 29 septembre.
Arête enfin que la présente délibération sera publiée sur le champ au son de la caisse, lue dimanche prochain au prône de la paroisse, affichée devant la porte de la maison - commune et par tout ou besoin sera afin que personne nen prétende cause dignorance.
Et sera expédition dicelle adressée sur le champ au directoire du district à la diligence du Procureur de la Commune.
Signé : Séjournant, maire, Journée, Villemot, Durost, Dumoulin, Finot et Desvoyes.
Fournitures pour les Armées.
Le 28 juillet 1793, le Conseil Général de la commune arrête la fourniture de dix émines (38 hectolitres 90 litres) de froment et seigle et de deux émines davoine pour larmée.
Les citoyens Gérard Aubertot et Jean Chapusot soffrent de conduire ces grains à Langres volontairement et sans aucune rétribution.
Prestation de Serment.
" Cejourdhui, 10 aoust 1793, heure de midy, sur la réquisition du Conseil et Municipalité de Saint - Broingt, sous la présidence du citoyen Séjournant, assemblé en la grande salle de la Maison - Commune, les citoyens et notables et jusquaux enfants ont prêté le serment à la République une et indivisible. "
Acte Fédératif. Juillet 1793.
" La fête et les cérémonies diceluy sont annoncées au prônes de la Messe - tous les prêtres nétaient donc pas des martyrs - par le citoyen Mugnier, curé constitutionnel du lieu.
Cette (illisible) fut ouverte dès la veille, par le son des cloches, " à midy, le soir, et le jour dit à troys heures du matin ".
La Garde Nationale a assisté en armes à la messe solennelle avec le drapeau républicain. A lissue de cette messe, on a reconduit le citoyen curé à son habitation et il a accueilli tous les citoyens en fréres et les a remerciés du grand honneur quon lui faisait.
Ensuite, sur linvitation du maire, le citoyen Séjournant, tous les habitants des deux sexes se rendirent à la grande salle du collège pour prêter le serment fédératif et républicain et au son de la caisse qui battait la Générale.
La formule du serment était: " Je jure dêtre fidèle à la Nation et à la Loi républicaine une et indivisible, de la soutenir avec patriotisme et de maintenir la Liberté, lEgalité et la Fraternité jusquà la Mort ! "
Aussitôt, la Municipalité, le maire en tête, tous les notables, le citoyen Munier, curé constitutionnel et enfin tous les membres de la Garde Nationale et jusquaux enfants ont juré avec contentement et joie, et, aprés avoir bu modérément à la santé de la République, chacun sest retiré paisiblement dans son intérieur. "
Arbre de la Liberté.
Devant la maison commune, sur la place publique, on plante un beau peuplier comme arbre de la Liberté. Le Conseil délibère quil y sera attaché un petit tableau portant ces mots : " A la République indivise, Liberté, Egalité ou la Mort. " et quil sera nommé des citoyens surveillants pour maintenir sa belle verdure et aussi pour quaucun malintentionné ny nuise en quelque manière que ce soit et quil soit respecté comme larbre du ralliment du peuple français.
Ce quil y a de curieux, cest que ce document est entièrement écrit par le curé Mugnier dont la signature se trouve au - dessous avec celle dun G.Aubertot, procureur de la commune.
Enlèvement dune cloche
" Rretté (= arrêté ?) du Conseil Général de la commune de Saint - Broingt les Fosses relatif a lenlèvement de la cloge (cloche) que la commune a superflu.
Le vingt - trois brimaire (brumaire) de lan seconde de la République Française une et indivisible.
Le Conseil Général de la commune composé des citoyens Séjournant, maire, Dumoulin, Durost, Villemot, officiers de la municipalité, Legendre, N. Finot et Morisot, notables, réunis au lieu ordinaire des séances de la municipalité à leffet de délivrer sur la cloge que notre commune doy livrer à la Nation, sur quoi le Conseil :
Considérant que la groce cloge sera dune plus grande utilité à notre commune et quil faut livrer la " pepête " (petite) sans répétition, sur quoi entendu le Procureur de la commune.
Le Conseil arette :
1- Que la petite cloge sera livreroit (livrée) à la Nation et le tout à disposition du commissaire chargé à cet effet.
2- Que le citoyen Maire assistera aux opérations de la desante nomé commissaire par le Conseil à cet effet.
3- Quil sera donné connaissance du présent au citoyen Argenton, commissaire pour la descente des cloches de notre canton.
Signé : Séjournant, maire, Dumoulin, Durost, Finot, Villemot, Jeanin, Legendre et Desvoyes, greffier.
Recensement.
Le 27 Brimaire (Brumaire), lan deux de la République une et indivisible.
Etat fait des habitants qui composent notre commune:
Enfants au - dessous de 10 ans = 91.
Garçons et hommes = 131.
Filles et femmes = 202.
Vieillards de 70 ans et au - dessus =15.
Filles et femmes de 70 ans et au - dessus =10.
Total 449.
Au recensement de la présente année de 1791, la commune compte 350 habitants ; il y a par conséquent une diminution de 99 personnes.
Fête de la Raison.
Procés - verbal du choy de deux députés républicains qui assisteront à la fette de la Raison à Langres.
" Le 9 de Nivos (Nivose) lan deuxième de la République Française une et indivisible, le Conseil Général, le Comité de Surveillance et nombre de bons patriotes républicains de la commune. Le citoyen Maire a réitéré la lecture faite au publique le 5 de Nivos présent mois de linvitation des autorités constituées de la commune de Langres dassister demain, dix Nivos, par députation de deux citoyens républicains à la fette la plus célèbre de la Révolution, celle de la Raison ; aucitôt la lecture finie, chacun, animé de patriotisme, sur la proposition du citoyen Maire, il a été, par la voye du scrutin, procédé au choix et élection de deux bons citoyens républicains. Par le scrutin fini il en est résulté que les citoyens Martin Degeard, président du comité et Nicolas - Victor Séjournant, maire, ont obtenu la majorité absolue et ont dit accepter avec satisfaction et promi de se rendre demain à Langres à la célèbre fette de la Raison et dy déposer le petit don de la commune qui consiste en seize chemises et quatrevingt huit livres quinze sols dargent.
Entendu lagent national.
Le Conseil arette que la fête sera chaumée (chômée) avec la plus scrupuleuse attention et toute en la commune.
Signé : Séjournant, maire, Aubertot, agent, Durost, Villemot, Journée, Chaudorcet, membres et Desvoyes, greffier. "
En 1793, pour amener la disparition définitive du catholicisme en France, il fallait offrir aux Français une autre religion. Les extrèmistes eurent lidée de créer un culte patriotique et révolutionnaire, avec des fêtes spectaculaires. Le Sacré - Coeur de Marat se substitua au Sacré - Coeur de Jésus, les maryrs de la Montagne furent pieusement honorés. On dressa les arbres symboliques de la Liberté, la balance de lEgalité. En novembre 1793, afin de célébrer la victoire de la philosophie sur le fanatisme, la Convention décida, sur la proposition de Chaumette, délever un culte à la Raison. Le 20 brumaire (10 novembre), une fête civique se déroula à Notre Dame. Une jeune actrice, Mlle Aubry, coiffée du bonnet rouge, joua le rôle de la déesse. En même temps, était institué un nouveau calendrier, labolition de lancien calendrier grégorien devant souligner la fin du christianisme. Un comité de savants et de lettres, parmi lesquels Monge, Lakanal, Fourcroy, M.-J. Chénier, et surtout le député Fabre dEglantine, fut chargé détablir ce nouveau calendrier révolutionnaire, qui fut adopté le 24 novembre. Lannée qui commençait à léquinoxe dautomne, était divisée en douze mois de 30 jours : Vendémiaire, Brumaire, Frimaire, Nivôse, Pluviôse, Germinal, Floréal, Prairial, Messidor, Thermidor, Fructidor. Les cinq dernières journées étaient appelées les sans - culottides. Lan " I " est 1792.
Enlèvement du mobilier de lEglise.
Procès verbal dune assemblée extraordinaire faite à la commune de St Broingt - les Fosses à la suite de lenlèvement de tous les effets de léglise dudit lieu et arrêté de la Municipalité à la suite du résultat des vues de lassemblée.
" Le vingt - un germinal, lan deuxième de la République Française une et indivisible.
Nous, Séjournant, maire, Durost, Dumoulin, Finot, Chaudouet, officiers municipaux,, Villemot, premier notable de la commune, réunis en corps en la maison commune, lieu ordinaire de nos séances, après avoir, en vertu de larrêté du directeur du district de Langres, en datte du quatorze du mois présent, procéder à lenlèvement de tous les effets, linges et ornements de léglise dudit lieu appartenante ci - devant à la fabrique pour être déposée au district de Langres.
Vu le grand nombre dindividus de tout sexe qui sai porté en foule vers nous et à lunanimité y ont exprimé leurs veux(voeux), plusieurs repettoit et tous emploioit ces termes :
" Nous sommes Républicains, nous sommes catholiques et nous jurons de nouveau que nous voulons vivere et mouriere avec tel sentiment. "
" Nous voulons le droit de lhomme; nous voulons lacte constitutionnel que nous avons touse accepté avec joie et juré de la mentenire (maintenir). "
" Nous voulons notre culte, nos ministres et leur exercerisice parmi nous "
" Nous voulons cela parce que nous en avons le droit. Le peuple est souverain et ne doit point être tretté en esclave!...Peut être voudré - t - on lorage parmi nous et nous y voulons le calme, la loy veut et doit protèger ceux qui sont à la loy, et surtout ceux à qui on en doit lorigine bienfaisante.
" Nule autorité ne peu y contrevenire si ce nest pour cause de forfaiture, autrement cest se rendre coupable du même crime puisque chaque un (chacun) est louvrage de la même puissance "
" Ces discours débités avec impétuosité et prononcés par lun en ces termes, appogé (approuvé) par lautre et appuié de touse, enfin se termine par dire à la municipalité quelle doit pourvoir à lurgence des vus et dessein destructifs "
" Elle y pocera (opposera) nos droits, il faut et au moins à ladministration du district de Langres dans cette tumultueuse assemblée où lordre et le calme un peu rétabli !... "
" Le maire a fait lecture de larrèté pour lenlèvement susdit qui a été publié au sitôt la réception au son de la caisse. "
" En suite de quoi, leur ayant fait remarquer les besoins de la République, en sa position, et de lautre les avantages, les ressources et même les soulagements quelle peut et doit attendre de tous les effets de léglise, lassemblée a repri parole en disant pourquoi que le superflu du besoin des hôpitaux de la commune nest pas vendu comme les meubles et effets des emmigrés ne sommes - nous pas souverains? "
" Après des observations à ce sujet sur la perte que la République éprouverait de telle vente, lassemblée sest enfin contentée et bornée à une demande que ce qui est dune apsolue (absolue) nécessité aux erecersice ordinaire du culte catolique "
Sur quoi, la municipalité considèrant que la libre execersice du culte ne peut être interditte que lusage en est aussi nécessaire à la societté quà lespérance future.
Considèrant que lon peut être en même temps républicain et catolique,
Considèrant que si ce culte nest mentenu (maintenu) et protégé, quune guerre bientôt sallumera pour ne séteindre quaprès des suites funestes et que les autorités constituées en pourroit être les premières victimes.
Vu la rumeur publique et quil paraîtroit être tous aristocratiques que de nuire à tel exersice.....
Entendu lagent national,
Le Conseil municipal arrête les dispositions suivantes :
1- Que pour répondre à larrêté du Directeur du district de Langres relatif à lenlèvement de tous les effets déglise, demain, vingt - deux germinal, tous ceux de la nôtre seront conduits au district de Langres et incessament.
2- Que le directoire du district de Langres sera prié, en le félicitant sur sa conduite, de continuer (à mériter) lestime du peuple ; de nintritère (nentretenir) troubles ni regerger (rechercher) en quelque manière que ce soit les ministres du culte catolique, toute fois et autant quils seront à la loy.
3- Que le même directoire sera prier de rendre une effet de cahque (chaque) espèce seulement pour continuère les offices du culte comme usage et satisfaire le peuple réclamant, et ce, en remboursant sur le gant (champ) le prix des effets de leur estimation ou que lon nous autorise à nous en procuroit (procurer) dautres.
4- Que les réclamations de lassemblée seront portées à la tête du présent dressé en double original signé de tous les réclamants qui en ont lusage desquels lun sera déposé en notre secrétariat et lautre adressé sous la diligence de lagent national à ladministration du directoire de district de Langres qui est prié dy faire droit et le mentenir (maintenir) en cas de discution et dit répondre le plutôt possible.
Suivent trente - cinq signatures :
Contersigné : Séjournant, maire, Desvoyes, secrétaire et Aubertot, agent.
Le 22 germinal lan deuxième de la République française une et indivisible.
Le Conseil municipal de la commune de Saint Broingt - les Fosses, réuni en séance publique en son lieu ordinaire, composé des citoyens : Séjournant, maire, Durost, Dumoulin, Chaudouet, G. Finot, officiers municipaux, Villemot, premier notable.
Entendu lAgent national,
Le Conseil arrête que le procès - verbal de lassemblée dière (dhier) sous - entendu: signé de grand nombre dindividu lequel relatant leur veux (voeux) et leur désire de pétition pour avoir la faqulté (faculté) dézcère (dexercer) les offices du culte cahtolique et larrêté prie (pris) à la suite par nous sont déclarés nuls et seront considérés comme non à venu et en conséquence aucune expédition ne sera présentée à qui que ce soit.
Quelques exemples de " Maximum " ou plus haut prix des salaires, gages, main doeuvre, et journées de travail.
Poste |
1790 |
1793 |
Domestique mâle de charrue. | 72 livres. | 108 livres. |
Domestique femelle. | 40 livres. | 60 livres. |
Journées de manoeuvre mâle avec nourriture. | Eté : 8 sols. Hiver : 6 sols. |
Eté : 12 sols. Hiver : 9 sols. |
Journéede manoeuvre femelle avec nourriture. | Eté : 6 sols. Hiver : 4 sols. |
Eté : 9 sols. Hiver : 6 sols. |
Fenaison et moisson homme. Fenaison et moisson femme. |
16 sols. 8 sols. |
24 sols. 12 sols. |
Journée de battage. | 6 sols. | 9 sols. |
Coup de charrue par journal. | 45 sols. | 3 livres.7sols.6deniers. |
Paire de roues de chariot pour le bois,façon et main doeuvre sans embatage. | 14 livres. | 18 livres. |
Roue de voiture et de charrette. | 12 livres. | 21 livres. |
Paire de roues de camion ou rouillier. | 30 livres. | 45 livres. |
Ferrage dun cheval. | 10 sols.par pied et par relevée de 3 sols. | 15 sols et par chaque relevée, 4 sols 6 deniers. |
Journée de charron. | 15 sols. | 22 sols et 6 deniers. |
Charpentier la journée. | 15 sols. | 22 sols. |
Maçon la journée. | 15 sols. | 22 sols 6 deniers. |
Maçonnerie. | 4 livres 10 sols par toise (8 pieds 3 pouces). | 6 livres 15 sols. |
Menuisier la journée. | 18 sols. | 27 sols. |
Bourrelier la journée. | 15 sols. | 22sols.6deniers. |
Cordonnier la journée. | 12 sols. | 18 sols. |
Tailleur dhabits. Tailleuse dhabits. |
10 sols. 4 sols. |
15 sols. 6 sols. |
Blanchisseuse. | 6 sols. | 9 sols. |
Souliers dhomme de charrue. Souliers de femme de charrue |
6 livres. 4 livres. 10 sols. |
9 livres. 6 livres 15 sols. |
Façon des vignes. | 3livres.10sols. par ouvrée | 4livres.15sols. par ouvrée. |
Journée de vendange homme. Journée de vendange femme. |
12 sols. 7sols. |
18 sols. 9 sols. |
Journée de tonnelier. | 15 sols. | 22 sols. 6deniers. |
Tirage et préparation des mines en fer. | 50sols la queüe livrée au lavoir. | 3 livres. 15 sols la queüe |
Ouvriers chargeurs des fourneaux destinés à la fusion des mines en fer. | 18 livres par mois. | 27 livres. |
Fondeur. | 24 livres par mois. | 30 livres. |
LES VIEILLES MAISONS.
Je naime pas les maisons neuves :
Leur visage est indifférent;
Les anciennes ont lair de veuves
Qui se souviennent en pleurant.
Les lézardes de leur vieux plâtre
Semblent les rides dun vieillard ;
Leurs vitres au reflet verdâtre
Ont comme un triste et bon regard
Jaime les âtres noirs de suie,
Doù lon entend bruire en lair
Les hirondelles ou la pluie
Avec le printemps ou lhiver;
Les escaliers que le pied monte
Sur les degrés larges et bas
Dont il connaît si bien le compte,
Les ayant creusés de ses pas;
Le toit dont fléchissent les pentes,
Le grenier aux ais vermoulus,
Qui fait rêver sous les charpentes
A des forêts qui ne sont plus.
Sully - Prudhomme (Les Solitudes).