L’enseignement à St Broingt - les Fosses.

Jusqu’en 1838, les matières enseignées à St Broingt - les Fosses étaient : la lecture, le latin, le Français, l’écriture, le calcul sans démonstrations, et quelques notions d’arpentage. Pour l’orthographe, on se contentait de dicter quelques formules de billets, de quittances, d’actes sous seing privé, etc…Le plein chant était aussi enseigné aux élèves. L’enseignement étant individuel, chaque élève pouvait donc apporter des livres de son choix.

Vers 1838, on enseignait à l’école de garçons, la lecture, du latin, du Français, dans des manuscrits lithographiés, la grammaire française , l’écriture en tous genres, la géographie, l’arithmétique, le système métrique, l’arpentage, l’histoire sainte, le catéchisme, les prières, le chant. En 1830, 9 individus sur 10 savent lire dans la commune " résultat avantageux du aux bons choix qui ont toujours été faits par les instituteurs depuis 40 ans " dit le Conseil Municipal. A cette même date, le Conseil désire que le gouvernement prenne des mesures pour que l’instruction soit donnée séparément aux deux sexes ; malheureusement, la commune n’a qu’un seul local qui ne permet pas d’établir deux classes, et l’acquisition d’une maison est en dehors des ressources communales qui ont a supporter les dommages incalculables causés par la grêle de 1829.

La fréquentation.

Vers 1785, le nombre des élèves des deux sexes qui fréquentent l’école est de 90. Vers 1805, il est de 80. En 1849, la réunion des deux sexes donnait 115 élèves. (70 garçons, et 45 filles).

Avant 1838, l’école ne durait ordinairement que pendant 4 à 5 mois (les mois d’hiver), ou, comme on disait alors : "  de la Toussaint à Pâques ". De 1838 à 1850, la classe était ouverte pendant 8 mois, puis pendant 11 mois après 1850. Anciennement, les enfants fréquentaient l’école de 6 à 18 ans. Après la première république, ils quittèrent l’école vers 15 ou 16 ans.

Surveillance des écoles.

On a tout lieu de croire qu’à l’origine, l’instituteur dépendait uniquement du prêtre. Par la suite, le Maire a du concourir à la surveillance de l’instituteur, de même qu’à sa nomination ou à sa révocation. En 1830, (gouvernement de juillet) les autorités préposées à la surveillance de l’école étaient le Comité local, l’Inspecteur primaire, le Comité d’arrondissement, et Monsieur le Ministre. En 1850, l’Instituteur est placé sous la surveillance du Maire, du Prêtre desservant, du Comité des délégués cantonaux, de l’Inspecteur primaire, de l’Inspecteur d’Académie, du Préfet qui nomme ou révoque l’Instituteur sur rapport de l’Inspecteur primaire.

Traitement.

Vers 1870, les ressources qui servaient à rémunérer l’instituteur étaient , croit - on entièrement prélevées sur les habitants de la commune, et qu’aucun don ou legs n’y étaient adjoints. Ce n’est qu’un peu après cette date que pour la première fois le budget fait mention d’un traitement fixe de l’instituteur. Ce traitement s’élevait à 200 francs environ.

L’instituteur Courty Nicolas, en 1781, qui fut le premier instituteur logé dans une maison d ’école acquise par la commune, gagnait : Rétribution scolaire :140f. Chantre : 50f. Sonneur : 40f. Total : 230f.

En 1830, la rémunération de l’Instituteur est calculée comme suit :

- 2f par ménages. Il y a 100 ménages. Total : 200f.

Il enseigne à 75 élèves des deux sexes.

- Ceux qui écrivent payent 0,50 f / mois.

30 élèves savent écrire. Total : 15f.

- Ceux qui n’écrivent pas payent 0,40f /mois.

45 élèves savent écrire et lire. Total : 18f.

Pour 75 élèves, et une scolarité de trois mois, on obtient : (18+15).3 =99f.

La commune donne 70f.

Salaire : 200+99+70=369f.

En 1830, le conseil estime que cette somme est insuffisante et qu’il faut avoir, pour assurer la subsistance de l’Instituteur, 50f, et le conseil demande au gouvernement de venir à son secours pour payer la dite somme.

L’instituteur Nicolas Charles, (1825, 1833) gagne 430f par an, y compris une petite quête de vin estimée à 30f ; vers 1840, il reçoit 580f (dont une rétribution scolaire de 200 f et quête de vin 30f). En 1851, le traitement fixe est de 600f, le traitement pour chantre à l’église est de 100f (prélevés sur les habitants), comme sonneur : 60f, comme secrétaire de mairie : 50f; Total, 810f. Vers 1851, les quêtes de vin sont nulles.

Le 1/11/1883, le Maire expose au Conseil que le traitement de l’instituteur s’élevant à 600f est insuffisant, et qu’il lui paraît urgent d’arriver aux moyens de le porter à une somme plus forte. Le Conseil, avec regrets, dit qu’il lui est impossible de voter la moindre somme pour le traitement de l’instituteur.

En ce qui concerne la rétribution scolaire, il y avait un tarif pour les élèves qui écrivaient et ceux qui n’écrivaient pas. En outre, il y avait des enfants de parents pauvres qui étaient enseignés gratuitement. La liste de ces élèves était établie par le Maire et le Curé, et soumise au Conseil. Le 24 novembre 1856, 10 enfants de la commune bénéficiaient de ce service.

Installation d’un Instituteur.

Avis de l’Evèque de Langres au sujet de la nomination de Charles Nicolas, Instituteur :

" Gilbert Paul Aragonnès D’Orcet par la miséricorde divine et la grâce du Saint Siège apostolique. Evèque de Langres.

Le Sieur Charles, originaire de Sacquenay ayant rempli toutes les conditions et exhibé toutes les pièces prescrites par notre ordonnance du 3.12.1824 relative à l’approbation des Instituteurs des Ecoles primaires, nous l’autorisons à exercer les fonctions d’Instituteur dans la paroisse de Saint Broingt - les- Fosses canton de Prauthoy, arrondissement de Langres. La présente approbation est sujette à révocation dans les cas prévus par notre dite ordonnance.

Donné à Langres sous le seing de notre vicaire général, le sceau de nos armes, et le contre seing de notre secrétaire le 2 mars (ou mai?) 1825.

Signé : Caumont, Vicaire général

par mandement Récusset Secrétaire.

Installation du Sieur Mocquart Nicolas, en qualité d’Instituteur de la commune de St Broingt - les Fosses. Prestation de serment.

" L’an mil huit cent trente quatre, le 6 Janvier, nous, Edme Berthot, juge de paix du Canton de Prauthoy, délégué par le Comité d’arrondissement de Langres pour recevoir le serment du Sieur Nicolas Mocquard nomé instituteur primaire de St Broingt - les Fosses par son excellence le Grand Maître de l’Université et procéder à son installation.

Après avoir prévenu le Maire de notre mission, nous nous sommes rendus à Saint Broingt - les Fosses en la Maison commune. Monsieur le Maire, les membres composant le Conseil municipal et le dit Sieur Mocquard si étant également rencontrés; nous avons annoncé à celui - ci son institution, et défférant à notre réquisition, il a prêté serment dans les termes suivants:

" Je jure fidélité au Roi des Français, obéissance à la charte constitutionnelle et aux lois du Royaume. " Après quoi, nous avons procédé à l’installation du Sieur Mocquard dans ses fonctions, et lui avons fait remise de l’avis de sa nomination. "

Signé : Mocquard, Berthot, Duplessis.

Nomination d’un Instituteur en 1838.

L’Assemblée Municipale se réunit pour choisir un nouvel Instituteur en remplacement de Monsieur Nicolas Mocquard. " En conséquence, nous avons fait choix du sieur Courty Louis, Instituteur à Piépape, lequel s’est engagé à remplir les dites fonctions aux charges et conditions suivantes :

1°- Les classes commenceront le 1er octobre et finiront le 1er mai à moins que le nombre des enfants qui fréquentent ne soit pas moins de 15.

2° - L’instituteur sera tenu d’enseigner à lire, démontrer à écrire et calculer aux jeunes élèves des deux sexes, de leur faire 4 leçons par jour excepté le jeudi seulement.

3° - L’Instituteur devra accompagner Monsieur le Curé dans toutes ses fonctions où sa présence sera nécessaire.

4° - L’ouverture de la classe sera le matin à 7 heures, la sortie à 11 heures, le soir entrée 1 h, sortie 5h.

5° - Pour le salaire de tout ce que le Sieur Courty est assujetti, il aura, par mois d’école:

- 40Ctes pour les élèves n’écrivant pas.

- 50Ctes pour les élèves écrivant.

- Une indemnité de traitement de 200f.

- Pour chaque assistance aux grands messes(mariage, services, baptème) 50Ctes.

- Pour un annuel ordinaire 5f.

- Pour le paiement des enfants pauvres : 10f.

- Revenu annuel provenant des fondations :10f

- Pour remonter l’horloge : 40f.

- Pour les sonneries : 60f.

La commune se propose de fournir un jardin à l’instituteur. Le Maire offre à l’Instituteur la place de secrétaire de mairie pour 60f. Une quête de vin sera faite, à la volonté des habitantsIl est alloué à l’Instituteur, 1f par chaque habitant et celà, par année.

L’Instituteur:

- Assistera à tous les offices publics des dimanches et fêtes, tels que catéchismes, chapelet ect...ainsi que les autres services religieux pendant l’année.

- Dans tous les cas, il ne pourra s’absenter ou se faire remplacer sans avoir obtenu la permission de Monsieur le Maire.

- Il ne manquera point de faire tous les jours les prières qui sont en usage avant, pendant et après les classes. Il aura soin d’apprendre aux enfants les prières ordinaires du soir, du matin, le catéchisme, l’évangile du dimanche.

- Il sera tenu de former des enfants capables de chanter en latin.

- La première qualité d’un Instituteur étant la bonne conduite, " nous tenons beaucoup à ce que les enfants trouvent dans la personne de celui qui enseigne, non seulement un modèle en sciences, mais principalement un modèle de verbe, en conséquence, l’Instituteur qui voudra mériter notre affection et notre estime, devra s’abstenir de fréquenter toute assemblée où il serait en danger de faire perdre à ses élèves le respect qu’ils doivent avoir continuellement pour lui.

- L’Instituteur sera tenu de servir la messe, ou de fournir quelqu’un qui puisse servir;

- Le présent engagement est fait pour l’espace de trois années consécutives à compter du 1er novembre 1838.


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